Le web quand ça n'est pas un métier
56 jours et 3h48 plus tard…
Cette semaine, je fais une petite pause dans mon projet. Oui, cette semaine ont commencé les 24 jours du web, le calendrier de l’avant des gens qui font le web organisé depuis plusieurs années par Rémi de HTeuMeuLeu : pas de chocolats dans ce calendrier, mais un article chaque jour sur la conception, le graphisme, la gestion de projet, etc, dans le domaine du web. Chaque année, ce sont généralement des pros assez influents, qui sont invités à rédiger des articles. Mais cette année, les 24 jours du web étant remplacés par #nowwwel, nous pouvons nous inviter !
Alors la semaine dernière, pas très réveillée, je lis l’article de HteuMeuleu et très enjouée par l’idée… je m’inscris ! Je pars ensuite au boulot, tranquillement, prends mon petit café du matin, et me remémore rapidement mes actions du réveil…
Qu’est ce que j’ai fait ??? Je me suis inscrite ??? Mais, mais… qu’est ce que je vais bien pouvoir écrire ??? Certes, je suis passionnée par la conception de sites, le code et toute la gestion de projet qui s’y rattache, mais je suis loin d’être une pro du web ! Et puis mon blog parle d’un projet Android, et pas du tout de web !
J’annule mon inscription ? Je n’annule pas ? Et puis non, je ne me démonte pas ! Je vais le faire cet article !
Finalement, c’est par le web que tout a commencé. Avec une idée précise en tête, je me suis lancée un beau jour, à mes heures perdues, dans la conception d’un site e-commerce sous Dreamweaver, en passant par des scripts PHP et une base mySQL. J’y ai passé de longues heures, de courtes nuits pour ne plus m’arrêter ! J’ai alors construit d’autres projets web, étudié plus en profondeur le HTML, acheté quelques bouquins sur le CSS, suivi des tutos de JavaScript pour abandonner Dreamweaver et enfin comprendre réellement ce que je codais. Alors je vais profiter de cet article pour vous faire partager l’expérience d’une passionnée du web dont ce n’est pas, mais alors pas du tout le métier.
La nécessité de s’organiser pour apprendre
Comme la plupart des loisirs, il est nécessaire d’y consacrer un temps d’apprentissage pour obtenir des résultats. C’est d’autant plus vrai pour le web, qui évolue à une vitesse vertigineuse, avec des outils toujours plus performants et des exigences davantage tournées vers le visuel et la rapidité pour les utilisateurs. Dans le web, la curiosité est de mise. D’abord parce que les langages évoluent, les outils également, mais parce que la conception web est rattachée à bien d’autres domaines : le graphisme, le marketing, le référencement, la gestion de projet, etc.
C’est là qu’il faut réfléchir à des astuces pour trouver du temps, en dehors de son boulot, pour apprendre, étudier de nouveaux outils, tester et s’entrainer :
- Exercer son métier loin de chez soi et profiter du temps de trajet en bus / train pour étudier (bien sûr, cette astuce ne fonctionne pas pour un long trajet en voiture, hormis peut être si ce trajet comprend un passage par la rocade bordelaise). J’ai bossé quelques années avec un trajet de 3 heures de bus par jour, ça m’a beaucoup aidé !
- Utiliser le dernier livre acquis de 500 pages sur le sujet en renfort du mur de lego de son petit garçon, et pouvoir ainsi apprendre tout en se faisant envahir par une armée de dinosaures volants,
- Se coucher plus tard que toute sa maisonnée, soit se coucher très tard, surtout quand le terme ‘’maisonnée’’ inclut le chat, et ainsi s’entrainer à coder dans le calme (Avertissement : cette astuce ne doit en aucun cas être reproduite chez soi la veille d’un rendez-vous client fixé à la première heure, entretien annuel, formation mega super importante, etc… bref, soyez raisonnable !).
Savoir s’entourer !
Quand on connaît des vrais gens dans le web, c ‘est super ! Moi, les vrais gens que je connais, ils ne travaillent pas dans le web, et aucun n’en a fait une passion. C’est là que les réseaux sociaux interviennent, ouf ! Je pense tout particulièrement à Twitter. Ce qu’il y a de génial sur Twitter, c’est que des vrais gens passionnés (mais que l’on connaît pour de faux) partagent des liens, des infos, des tendances, etc, sur les sujets qui vous intéressent. Il suffit pour cela de simplement les ‘’follow’’ (= suivre). C’est juste parfait, lorsqu’on a assez peu de temps pour farfouiller sur Internet, pour dénicher des pépites d’articles sur la conception web (ça marche bien sûr pour bien d’autres sujets).
Mais comme il n’y a pas que le web dans la vie, il faut savoir aussi sortir de chez soi de temps en temps. Heureusement, il est tout à fait possible d’associer sorties et web ! Il existe de plus en plus d’évènements, dans de nombreuses villes, consacrés entièrement au sujet. A Bordeaux par exemple, surveillez les rendez-vous Apéro du Node qui sont souvent très instructifs.
Enfin, de retour de ‘’l’apéro’’, si vous êtes encore frais, il peut être intéressant d’aller du côté des forums spécialisés, d’abord parce que certaines problématiques posées peuvent vous intéresser, et parce que cela peut être un bon moyen de s’entraîner en se fixant comme défi d’apporter une réponse (si possible correcte) à un membre étant connecté depuis 5 heures sur le forum en attendant désespérément au moins une piste de réponse (je ne fais aucunement allusion à une expérience personnelle).
Le forum le plus actif de tous les temps sur le sujet, c’est le fameux Stack Overflow, qui a comme petit inconvénient d’être exclusivement en Anglais. Mais comme, dans votre quête d’apprendre, vous aurez petit à petit lu beaucoup de pépites d’articles en anglais via Twitter, vous deviendrez bien plus vite que vous le pensez « bilingue web » (= bilingue uniquement sur les sujets liés à la conception web, et tout ce qui s’y rattachent ; votre capacité ne s’étendra pas à la rédaction en anglais d’un mail explicatif de la formule de calcul des congés payés à destination d’un client par exemple). En attendant d’acquérir ce super pouvoir, heureusement qu’il existe des initiatives comme celle qui fait naître cet article, les 24 jours du web de HTeuMeuLeu , pour offrir de plus en plus d’articles pointilleux et techniques sur la programmation web en français (la partie pointilleuse de l’article que vous êtes en train de lire a été rattachée à un attribut CSS display: none;
désolé !).
Apprendre et coder pour le plaisir
L’intérêt du loisir, le vrai loisir, c’est d’y prendre du plaisir. Le fait de ne pas bosser dans le web laisse une grande part de liberté en terme d’apprentissage, de conception et de lancement de projet. Il vous appartient de choisir vos outils, vos langages et votre approche pour arriver à vos fins.
Je me suis mise longtemps l’idée en tête de faire de la conception web mon métier dans un avenir qui, je l’espérais, serait le plus proche possible. Mais finalement, ma passion ça n’est pas seulement la conception web, c’est d’abord une idée qui trotte quelques jours dans la tête, la mise en place et la planification du projet, la définition des fonctionnalités à réaliser, le développement de l’idée pour arriver à la concrétiser. A cela se rajoute l’optimisation de l’ensemble du projet, la notion de référencement voir le marketing, etc. Bref, ma passion c’est de réaliser un projet web de A à Z, sur la base d’une idée à laquelle je crois. Il est alors assez rare de pouvoir travailler constamment dans ces conditions quand on est dans le métier du web.
Alors, je n’aurai qu’un conseil dans cette rubrique à vous donner : si vous êtes passionné, ne cherchez pas à absolument faire du web votre métier, surtout si votre boulot actuel vous plaît plutôt pas mal et que vous n’êtes pas du tout issu des cursus convoités du domaine.
Et puis, pensez à ce moment où, entouré de vos chers collègues pour lesquels le code est une notion lointaine, voir…trèèèèès lointaine, vous présenterez votre dernier site web tout juste finalisé…
Les mêmes collègues (à peu près)… lors de l’élimination d’une anomalie bloquante dans une attestation Pôle Emploi (= mon boulot) :
Mais penser à sa carrière professionnelle
Quand le code vous embarque des nuits entières devant votre clavier, il est tout de même difficile de ne pas rêver de pouvoir coder au boulot un jour. Lorsque nous ne sommes pas issu d’une formation de développeur, il faut alors pouvoir démontrer ses compétences. Mais les compétences en développement web s’acquièrent au fil des années, à force d’entraînement, de réalisations de projets, etc.
Heureusement, coder pour le web est une discipline qui se pratique sur le web ! Il est donc assez simple de présenter au monde entier ses propres réalisations. Mais qu’en est-il du code source, de votre capacité à coder proprement, optimiser votre code, le documenter, etc. ?
No panic ! il existe bien des solutions pour démontrer ses capacités. La première, c’est l’Open Source. Vous codez et vous ouvrez votre code ! Ouvrir son code, c’est le rendre accessible à tous.
Pour cela, il existe par exemple des contrôleurs de version, accessibles par le web, qui proposent alors des comptes gratuits pour les projets libres (= Open Source). Les plus connus sont sans doute GitHub et Bitbucket. Vous permettez ainsi à tous ceux qui le souhaitent d’accéder à vos codes sources.
Vous pouvez également démontrer vos compétences via un blog sur lequel vous présentez vos projets et réalisations (et ainsi, vous participez aux 24 jours du web !).
Bref, soyez présent ! Sur le web, les réseaux sociaux, les sites spécialisés, pour enfin… un jour… coder au boulot !
Moi je bosse dans un milieu où les logiciels sont d’une grande importance, puisqu’ils occupent une grande part de notre métier : le paramétrage des rubriques de salaire et tout ce qui s’y rattache (charges sociales, déclarations, etc.). Et plus le métier évolue, plus nos exigences face à ces logiciels deviennent fortes. Nous regrettons souvent le manque de fonctionnalités, d’automatismes sur certaines tâches. L’Open Source dans le domaine nous apporterait alors plus de liberté face à ces problématiques. Mais pour profiter de l’Open Source, il faut savoir coder… j’espère qu’un jour le métier évoluera dans cette direction. En attendant, j’aimerai à l’avenir me rapprocher davantage du développement des logiciels et outils qui font notre métier.
Se fixer des limites
Quand on n’est pas du métier et qu’on ne connaît pas des vrais gens du web, et bien… on réalise ses projets seul. Il faut alors savoir être raisonnable. Non ! Pas de RfPaye.com ou de Net-Entreprise.fr en solo ! (oui je sais, j’ai des références qui font rêver…). Un projet, c’est avant tout évaluer le délai de réalisation de celui-ci. Passer plusieurs années sur un même projet avant qu’il soit abouti, avec une équipe constituée de vous et… c’est tout, tout en prenant en compte l’évolution du web, des attentes utilisateurs, de mon point de vue, je dirais que c’est impossible. Il est préférable de débuter par des projets demandant des délais de réalisation courts. Il n’y a rien de plus motivant qu’un projet qui se concrétise et ressemble à ce que vous aviez imaginé pour se lancer avec toujours plus d’enthousiasmes vers d’autres projets. Plus le projet s’étalera dans le temps, plus votre enthousiasme diminuera.
Ne jamais baisser les bras
Coder, c’est plein de possibilités, de réflexions, de fonctionnalités… coder, c’est compliqué ! Et quand coder n’est qu’un loisir, ça l’est sans doute encore plus. Au boulot, dans tous les métiers, l’expérience fait que, petit à petit, on acquiert une capacité à appréhender diverses problématiques, une multitude de cas pratiques se présentent à nous. Quand on code chez soi, sur des projets perso, les seules problématiques sont celles qui émanent de notre idée de base. En quelque sorte, on créé nos problématiques, nos obstacles à franchir. Et donc, il est courant de se retrouver face à un cas de figure que l’on n’avait jamais vu auparavant.
Je me souviens par exemple avoir eu énormément de mal à mettre en place un système de rappel d’identifiants de connexion lors de la réalisation de mon premier site web. C’était une fonctionnalité sur laquelle je n’avais jamais travaillé, et il m’a fallut quelques temps avant d’en comprendre la logique. Mais je me suis accrochée. J’ai pris le temps d’étudier le principe pour arriver au résultat escompté. Aujourd’hui, ça n’est plus un obstacle pour moi.
Mais à chaque projet, j’ai au moins un nouvel obstacle qui se présente. Parfois, il m’arrive de baisser les bras, de mettre mes projets de coté pendant plusieurs jours. Mais heureusement j’ai ma phrase fétiche ‘’Si d’autres réussissent à le faire, pourquoi pas moi’’ (Je précise que Thomas PESQUET est désormais exclu du terme ‘’autres’’). Et puis finalement, à force de persévérance, un beau jour je passe à nouveau un obstacle qui semblait infranchissable. Bref, tout est possible, dans la mesure du possible ! Il est possible de coder cette fonctionnalité, je vais coder cette fonctionnalité.
Voilà. Tout cela pour vous dire que mon “web passionnel” ne s’arrêtera pas demain et j’espère qu’il en sera de même pour vous qui souhaitez vous investir, créer, inventer le web et vous qui faites le web aujourd’hui. Et puis, qui sait… peut être qu’un jour, lors de nos diverses sessions “coding” nocturnes, un vieil homme, la barbe blanche, vêtu d’un pyjama rouge et blanc, portant un lourd baluchon duquel dépasseront quelques boites emballées et rubans dorés (ça va, vous avez assez d’indices là ?) nous aidera à passer un nouvel obstacle.
A bientôt et… joyeux #nowwwel !